mercredi 29 juin 2016

Mon intervention sur l'apprentissage - séance plénière du 27 juin 2016

Retrouvez en vidéo mon intervention au sujet de la feuille de route de l'apprentissage proposée par le Président Alain  Rousset et que le groupe UDI a jugée trop peu ambitieuse au regard de l'état des lieux de l'apprentissage, du chômage des jeunes.





mardi 28 juin 2016

Une feuille de route de l'apprentissage sans ambition

Lors de la séance plénière du 27 juin 2016, le Président Rousset nous a présenté la feuille de route de l'apprentissage. Je suis intervenue au nom du groupe UDI pour regretter une feuille de route sans innovation, sans ambition. Depuis des années, la France (Etat et Régions)  dépense sans compter pour l'apprentissage et pour autant le nombre d'apprentis ne cesse de diminuer. Il faut cesser de servir les mêmes recettes dont on sait qu'elles ne fonctionnent pas, il faut se montrer dans ce domaine créatifs, inventifs...
Nous avons voté contre cette délibération, considérant que nos jeunes méritent mieux !

"Monsieur le Président,
Augmenter le nombre d'apprentis de 50%. D'ici la fin du mandat est un objectif ambitieux que nous pouvons collectivement partager tout comme d'ailleurs l'objectif de 500 000 apprentis que le Président de la République avait fixé en début de mandat et qu'il a tout récemment confirmé pour 2017.

Nous pouvons tous nous entendre sur ces objectifs d'autant plus que le chômage des jeunes atteint le 26% soit 6% de plus que celui des jeunes européens.

L'augmentation du nombre de contrats d'apprentissage est un réel enjeu car l'apprentissage est un véritable facteur d'insertion dans l'emploi et de lutte contre le chômage des jeunes puisque 65% des apprentis diplômes accèdent à un emploi durable.

Depuis des années, la dépense publique finançant l'apprentissage n' a cessé de croitre mais les résultats obtenus semblent inversement proportionnels et très insatisfaisants au regard de l'effort financier concédé par les différents partenaires. 

A ce jour, la France compte 426 000 apprentis seulement soit 8% de moins qu'en 2013. On peut parler de fiasco national. Et si nous pouvons nous réjouir de voir le nombre d'apprentis accédant aux diplômes de niveau II , nous devons nous inquiéter du franc recul du nombre d'apprentis accédant aux diplômes de niveau V ou IV.

Les résultats ne sont donc ni a la hauteur des objectifs fixés ni à la hauteur des moyens engagés et cela révèle la totale inefficacité du système français de l'apprentissage. Les causes de l'échec de l'apprentissage en France ne sont pas comme vous l'avez dit Monsieur le Président uniquement culturelles, elles sont aussi structurelles.

Aussi, dans ce contexte, les moyens financiers importants puisqu'ils représentent 9% du budget néo aquitain nous obligent doublement mais nous craignions fortement qu'ils ne suffisent pas et surtout ils ne sont pas à eux seuls la garantie d'atteindre nos objectifs.

Nous regrettons que la feuille de route que vous nous proposez ressemble à un catalogue des dispositifs et actions en faveur de l'apprentissage de nos ex régions. Tout y est intéressant, tout y est important mais encore une fois, rien de nouveau. 

Un grand plan de communication pour redorer le blason de l'apprentissage, c'est bien mais combien de plans de com nationaux, régionaux avons-nous connu sans que pour autant, l'augmentation du nombre d'apprentis ne suive ?

Animer le réseau des développeurs de l'apprentissage, c'est bien mais ça ne fera pas tout. Nous regrettons que l'entreprise ne soit pas au cœur de l'apprentissage, que les branches professionnelles ne soient pas plus sollicitées. Monsieur le Président, vous venez d'évoquer le succès de l'apprentissage en Allemagne et bien c'est là une différence majeure que nous avons avec le système d'apprentissage allemand : chez nos voisins, l'entreprise est au cœur du dispositif d'apprentissage.

Nous regrettons que le système d'aides proposé ne soit pas plus incitatif pour aider mieux les petites entreprises qui représentent 55% des employeurs d'apprentis, pour aider mieux les entreprises à recruter des apprentis de plus de 18 ans... Ce sont des exemples.

Lutter contre les ruptures de contrat de 15 à 21 % des apprentis est un objectif affiché et c'est surement là le plus important car en évitant ces ruptures de parcours, nous parviendrions à atteindre le nombre de 500 000 apprentis en France. Il est regrettable que cet objectif ne soit assorti de propositions novatrices et ambitieuses et ne reste qu'au stade du vœu.

Vous souhaitez soutenir l'expérimentation et l'innovation des partenaires mais il est regrettable que la région elle-même ne fasse preuve d'innovation, de créativité car dans cette feuille de route, rien de nouveau.

Ce sujet étant majeur, nous regrettons aussi qu'à l'instar de la Normandie, vous n'ayez lancé dès le début du mandat un Grenelle de l'apprentissage, occasion de débattre avec la société civile, les familles, les entreprises, les partenaires, de faire émerger des idées nouvelles en faveur de l'apprentissage, occasion aussi de remobiliser l'ensemble des partenaires autour de cet enjeu.

Monsieur le Président, cette feuille de route certes assortie de moyens financiers importants manque cruellement d'ambition et d'innovation. Elle n'est que la continuité des plans des ex régions qui n'ont pas fonctionné. 
Parce que vous appartenez à la majorité gouvernementale et que le président de la République a fait de nombreuses promesses aux jeunes lors de la campagne présidentielle, parce que nos jeunes le méritent, aujourd'hui, nous ne demandons pas plus, nous demandons mieux !
Aussi, nous voterons contre cette délibération."

Cette intervention a rendu le Président extrêmement "grognon". Les chiffres de l'apprentissage ne sont pas bons tant au niveau national que dans sa région et Monsieur Rousset le sait aussi bien en tant que député que président du Conseil Régional.

  

lundi 27 juin 2016

La Nouvelle-Aquitaine est née

La séance plénière de ce jour était attendue par les citoyens....pas tant pour la présentation des comptes que pour la dénomination de notre grande région.
 

Depuis plusieurs semaines, une consultation citoyenne a été organisée. Sur internet d'abord mais aussi lors de réunions organisées dans chaque département par l'historienne et ex élue Madame Cocula.
On retiendra qu'il est compliqué d'emporter l'adhésion du plus grand nombre dans le choix du nom d'une si grande région.
Nous le savions depuis le début,  le choix d'Alain Rousset s'était porté sur Nouvelle-Aquitaine. Elle était aussi le choix de 40% des internautes et de fait elle n'était pas le choix de 60% d'entre eux. Une pétition regroupant plus de 22 000 signatures dénonce ce choix et lors de la consultation organisée par France Bleu, ce nom a été rejeté à près de 80%.

C'est pourtant aujourd'hui le nom qui aura été choisi par l'assemblée régionale.

J'ai voté contre cette proposition considérant qu'elle était un mauvais signal donné aux citoyens des ex régions Poitou Charentes et Limousin qui craignaient que cette fusion se transforme en absorption, qui craignaient que leur identité se dilue dans cette nouvelle grande région.
Or depuis, le début du mandat, les dispositifs et actions de l'ex Aquitaine prennent régulièrement  le pas sur les dispositifs et actions des ex Limousin et Poitou Charentes, l'exécutif administre l'ensemble de notre région a travers un prisme très aquitain, niant le plus souvent les spécificités de chaque territoire.
Un nom nouveau, partagé par tous aurait plus sûrement été le gage du respect des identités de tous.
Nous voilà donc tous néo - aquitains.
Riche de ses différents territoires, de leurs spécificités, riches de ses mers, forêts,  plaines et montagnes, au delà son nom, notre région doit maintenant se forger une identité nouvelle qui ne se résume pas à Bordeaux.

lundi 13 juin 2016

Dépôt d'un amendement pour sauver les Nuits Romanes

Lors de la séance plénière du 27 mai 2016, à l'occasion du vote du budget régional, j'ai porté un amendement pour le groupe LR-CPNT-UDI-Modem. Cet amendement constituait en la proposition du maintien des Nuits Romanes avec une ligne budgétaire d' un million d'euros et non plus 5 millions. Il s'agissait de démontrer au Président Rousset qu'il y avait une autre voie que la simple suppression de ce festival d’intérêt régional, s'il en avait la volonté. Il n'en a pas eu la volonté...

Extrait du Procès verbal de la séance plénière du 27 Mai 2016

Mme MARENDAT. - 
"Monsieur le Président, c’est dans un esprit extrêmement constructif que nous vous présentons cet amendement, mais aussi parce que vous le savez, nous l’avions évoqué lors du débat d’OB, nous sommes persuadés qu’entre la suppression brutale du festival des Nuits romanes et le maintien du dispositif à son maximum, il y avait un autre chemin. C’est possible si vous en avez la volonté. Vous nous rétorquerez sûrement que le contexte budgétaire ne nous permet pas d’emprunter ce chemin. Comme vous, et peut-être plus encore, nous sommes attachés à la maîtrise des dépenses et à la rigueur budgétaire, c’est pourquoi cet amendement vous propose des pistes. Pour conserver ce festival populaire, d’intérêt régional, et c’est important, pour 1 M€, soit 5 fois moins que le montant initialement prévu. Vous avez fait voter une enveloppe de 300 000 € de fonds d’indemnisation aux compagnies, sans contrepartie donc, et cela ferait une dépense résiduelle ou marginale de 700 000 € pour maintenir un festival, avec un nombre de manifestations réduit, et éventuellement une participation des collectivités partenaires. Nous souhaitons vous redire, Monsieur le Président, que nous sommes disposés à travailler avec vous sur le maintien de ce dispositif, parce que nous avons des idées mais nous sommes absolument persuadés, comme je le disais en préambule, qu’il y a une autre possibilité que la suppression. Et nous sommes aussi persuadés que vous ne pouvez pas rester sourd à la forte mobilisation citoyenne (30 000 signataires contre la suppression de ces Nuits romanes), quand nous vous démontrons qu’il y a une autre possibilité, et qu’en plus elle est raisonnable. Vous ne resterez sûrement pas non plus sourd aux élus du CESER qui déplorent la suppression de ces Nuits romanes, sans évaluation des incidences. Nous nous tenons, je vous l’ai dit, à votre disposition, pour y travailler. Et je vais vous montrer que je vous écoute particulièrement bien, tout à l’heure vous avez dit : « dépolitisons ». Alors je dirais à mes collègues, comme vous, dépolitisons. Chers collègues, je vous appelle tous à voter cet amendement, j’appelle mes collègues picto-charentais de la majorité actuelle, qui ont été les plus grands défenseurs de ces Nuits romanes, à voter cet amendement. J’espère qu’aujourd’hui ils n’en seront pas les fossoyeurs." 

mercredi 13 avril 2016

M. Le Président, pourquoi supprimer les Nuits Romanes ?

Retrouvez ci-dessous mon intervention de ce jour en séance plénière du conseil régional Aquitaine Limousin Poitou Charentes. 

Monsieur le Président,

Cette séance plénière est exceptionnelle et très importante car c'est le premier débat d’orientations budgétaires de notre nouvelle grande région. C’est un acte majeur qui révélera sûrement la façon dont nous travaillerons ensemble durant ce mandat.
Le groupe UDI a pris acte de la rédaction et du vote de ces OB dans un contexte particulièrement délicat au regard de la situation financière de l’ex région Poitou Charentes laissée par les présidences socialistes successives.
Nous vous rejoignons sur la nécessité absolue de faire preuve de rigueur budgétaire et d’assurer à nos concitoyens que tout euro dépensé sera enfin un euro utile.
Le groupe UDI est aussi satisfait de lire dans ces orientations votre volonté de soutien à l’investissement ainsi que de soutien aux entreprises et plus largement au développement économique tout comme la sanctuarisation des dépenses liées à la formation, au développement éco, à l’agriculture ou encore à la culture.
Vous avez à de nombreuses reprises fait part de l’impérieuse nécessité d’engager le chantier d’harmonisation de nos politiques publiques et sur ce point j’ai été personnellement heureuse de vous entendre samedi dernier devant les maires réunis à Angoulême, suivre l’économiste Olivier Bouba Olga et dire que l’harmonisation, ce n’est pas l’uniformisation et qu’il sera nécessaire d’adapter nos politiques à nos territoires. Là encore, nous ne pouvons que partager.

Vous le voyez, M Rousset, nous vous suivons sur un certain nombre de déclarations mais ne vous méprenez pas, contrairement à l’affichage du journal régional, je ne suis pas devenue socialiste.
Monsieur le Président, aux déclarations d’intention succèdent souvent les actes et c’est bien là que le bas blesse car depuis plusieurs semaines nous observons un réel  décalage entre votre discours et la réalité des actes !

Monsieur le Président, vous nous dîtes ne pas vouloir uniformiser et vous supprimez les Nuits romanes prétextant qu’il serait trop coûteux de les généraliser à l’ensemble de la région. Mais pourquoi le ferions-nous ? Pensez-vous que les manifestations culturelles basques ou béarnaises devront aussi être généralisées au reste de la région.  Comme nous, les membres du CESER vous demandent d’être attentifs aux spécificités des territoires.
Monsieur le Président, vous nous dîtes votre volonté d’accompagner les entreprises, de développer et sécuriser l’emploi et en supprimant les nuits Romanes trois mois avant leur démarrage, combien d’emplois et de petites structures fragilisez-vous ? N’oublions pas que la culture est aussi un pan de l’économie.
Dans ce DOB, vous dîtes vouloir sanctuariser les dépenses de culture mais vous supprimez la 1ère manifestation culturelle de l’ex Poitou Charentes.
Vous nous dîtes aussi votre volonté d’harmoniser au plus vite les politiques publiques mais vous n’avez toujours pas réuni le groupe de travail chargé de l’harmonisation des dispositifs de nos 3 ex régions.

Vous nous dîtes vouloir faire preuve de transparence mais nous n’avons toujours aucun élément concret, aucune analyse de la situation réelle de Poitou Charentes, l’audit flash commandé n’apportant aucune information nouvelle.
Monsieur le Président, sans aucune évaluation des dispositifs, vous avez pourtant décidé de supprimer le FRIL, le FREE , les Nuits Romanes et bien d’autres dispositifs. Quels sont les éléments concrets et objectifs qui vous ont amené à prendre ces décisions ? Pourquoi supprimer ces dispositifs plutôt que d’autres ?  Ne pouvait-on pas contenir ces dispositifs plutôt que de les supprimer ? N’y avait-il pas d’alternatives ?
Nous n’avons aucune information pour répondre à ces questions et pour prendre des décisions éclairées. Comme nous, les membres du CESER s’inquiètent de l’absence de bilans des politiques conduites antérieurement et donc de la pertinence de la généralisation ou de la suppression de certaines politiques.
En l’absence de ces éléments, prendre une décision et établir des orientations budgétaires revient à jouer à pile ou face avec l’argent public.
Par ailleurs, la Loi Notre dit clairement que tant qu’il n’y a pas eu d’harmonisation, les politiques publiques des ex région perdurent et que la suppression de politiques territoriales ne saurait avoir lieu sans que des politiques harmonisées viennent les remplacer.

Au-delà de la pauvreté du fonds de ce débat dans un contexte certes particulier, nous regrettons aussi la forme et constatons que depuis plusieurs semaines vous avez pris seul un certain nombre de décisions, sans avoir fait préalablement travailler les commissions, sans avoir sollicité le vote des conseillers régionaux ici présents et les conseillers régionaux y compris de votre majorité ont souvent appris ces décisions par voie de presse. Tout cela n’est ni légal ni acceptable. 
Ce décalage d’ampleur entre le discours que vous portez et la réalité nous inquiète et n’est évidemment pas de bon augure pour la suite de ce mandat. De nombreux élus de tous les bords et les citoyens qui sont de plus en plus fatigués par la politique ont besoin d'un signal positif. Aussi, je vous demande solennellement de revoir votre décision sur les Nuits Romanes, de réunir un groupe de travail pour envisager une alternative à  la suppression brutale d'un dispositif culturel populaire.

lundi 11 avril 2016

Pas de suppression sans évaluation



Pas de suppression sans évaluation

Nous pouvons convenir que Ségolène Royal n’a laissé qu’un panier percé à Alain Rousset,  que la situation financière de Poitou Charentes est plus que préoccupante et qu’il y a effectivement urgence à corriger la trajectoire. L’audit flash présenté la semaine passée à la commission finances confirme ce que l’opposition picto-charentaise avançait et dénonçait depuis plusieurs années.
Mercredi prochain, lors de la séance plénière, les élus UDI présenteront une motion demandant au président Rousset d’apporter des éléments d’analyse plus poussés soit par un audit complémentaire soit par le biais de la Chambre Régionale des Comptes.
Il est important que nous puissions connaître les raisons d’une telle dégradation de la situation financière de Poitou Charentes mais aussi que nous puissions identifier les responsabilités.
Alain Rousset a déjà annoncé la suppression de diverses politiques publiques dont les très emblématiques Nuits Romanes.  Ces suppressions concernent uniquement à ce jour l’ex Région Poitou Charentes. Dans cette motion, nous demandons au président Rousset que les dispositifs puissent être évalués avant d’être supprimés, ce qui permettra de prendre les décisions idoines et de supprimer les dispositifs inefficaces pour une meilleure gestion des deniers publics.
Les travaux liés à l’harmonisation des politiques publiques doivent être engagés au plus vite et dans l’attente les dispositifs existants pourraient perdurer dans une enveloppe budgétaire définie par l’exécutif.

TEXTE de la MOTION UDI



Rousset à l’Isle d’Espagnac ou le syndrome de la « target fascination »




Quel drôle de début de mandat !
Alors que la loi NoTRE nous « invitant » à réformer l’organisation administrative de nos territoires en inquiétait plus d’un, nombre de picto-charentais avaient tout de même déclaré leur flamme aux aquitains, souhaitant ardemment le rapprochement de Poitou Charentes avec sa voisine Aquitaine ?
On peut dire que ce début de mandat chaotique de notre nouvelle région ALPC n’aura pas permis de rassurer les sceptiques de la loi NoTRE mais qu’il aura toutefois réussi à inquiéter les partisans du rapprochement du Poitou Charentes, Limousin et de l’Aquitaine.

Voilà bientôt 4 mois que l’assemblée régionale a été installée, que la lourde machine a bien du mal à se mettre en route mais 4 mois aussi que les picto-charentais sont montrés du doigt.

Rousset ne pouvait pas ne pas savoir !
Qui aurait pensé que le président socialiste de notre région dénoncerait avec tant de véhémence la politique menée par Ségolène Royal pendant sa présidence de la Région Poitou Charentes et que dans le même temps, il pointerait du doigt l’ensemble des territoires et citoyens picto-charentais ?
L’opposition à laquelle j’appartiens est étonnée d’une chose : la surprise d’Alain Rousset qui semble découvrir la situation financière de l’ex-Poitou Charentes. Allons, allons qui veut bien croire que le président des régions de France n’était pas au courant de la gestion catastrophique de sa voisine ? Durant plusieurs années, les conseillers régionaux d’opposition n’ont eu de cesse de dénoncer les participations coûteuses et hasardeuses dans des entreprises (Heuliez, Mia, diverses SEM….), la mise en place de dispositifs clientélistes (financement de récupérateurs d‘eau, de poêles à granulés….), un crédit-bail démesuré pour financer les trains permettant ainsi de camoufler de la dette, une dette composée d’emprunts toxiques, l’intervention de la région dans des politiques qui n’étaient pas siennes (l’hôpital Nord Deux Sèvres….). Bref, tout cela était connu et la chambre régionale des comptes s’en était fait l’écho dans son dernier rapport… Comment Alain Rousset aurait-il pu ne pas le savoir ?

Target fascination
Alors pourquoi tout ce ramdam et surtout pourquoi maintenant et pas avant la fusion ? Pourquoi ces décisions précipitées : suppression du Fonds régional d’intervention locale (aide à l’investissement des communes), suppression du FREE, des Nuits Romanes …?
Parce que Alain Rousset est victime du syndrome du target fascination. Il est fasciné par sa cible et en vient à prendre des décisions précipitées et absurdes. A tant vouloir porter Ségolène (sa cible, son target) et ses politiques au bûcher, il en oublie la région, les territoires.

Harmoniser : OUI – Uniformiser : NON

Lorsque samedi, je suis arrivée à L’Isle d’Espagnac où Alain Rousset avait décidé de réunir les maires d’ALPC (au passage ils étaient assez peu nombreux, 600 - comptage optimiste des syndicats ;-) ), j’ai été d’emblée intriguée et intéressée de voir sur scène Olivier Bouba Olga, le professeur et chercheur en Economie à Poitiers dont j’apprécie particulièrement les travaux. Plutôt rassurant de le voir venu nous dire que la grande taille des collectivités tout comme une métropolisation extrême n’étaient pas un facteur de réussite en matière d’aménagement et de développement des régions, qu’il faudrait être attentifs aux territoires et à leurs avantages comparatifs. Heureuse de voir Alain Rousset lui emboîter le pas en expliquant que la fusion allait certes nécessiter un temps d’harmonisation mais qu’harmoniser les politiques publiques ne voulait pas dire uniformiser et qu’il faudrait être en capacité de développer des dispositifs adaptés aux territoires. Comment ne pas être en accord avec cela ?
Mais aux déclarations d’intentions succèdent les actes…. Et c’est là que le bas blesse.

Corriger : OUI mais pas sans évaluation des dispositifs et politiques publiques existants
Si chacun d’entre nous (élus mais aussi citoyens/contribuables) peut comprendre qu’il y a urgence à stopper l’hémorragie financière picto-charentaise, qu’il faudra pour cela prendre des décisions courageuses, il reste néanmoins bien compliqué d’accepter et de justifier les décisions prises dans la précipitation par Alain Rousset tout seul.
Bien sûr que notre nouvelle région devra se recentrer sur ses compétences et cesser le saupoudrage d’argent public. Alors, revoir les dispositifs, bien sûr – supprimer les dispositifs clientélistes dont l’effet levier n’est pas avéré, je dis oui. Restreindre l’aide de la région aux communes, bien sûr dans le contexte budgétaire et financier que nous connaissons mais supprimer complétement le FRIL, non. Revoir ou diminuer l’engagement de la région dans sa politique culturelle, pourquoi pas mais supprimer totalement le festival des Nuits Romanes qui est peut-être la seule réussite de Royal, non.
Bien sûr que les élus régionaux vont devoir faire des choix mais la matière première de la décision, c’est l’information et à ce jour, nous n’avons eu aucune évaluation des politiques publiques régionales ! Sur quel fondement sont-elles donc supprimées ? Pourquoi supprimer telle politique plutôt que telle autre ? Quelle était son efficacité, quel était l’effet levier des euros dépensés ? Etaient-ils aussi utiles que Ségolène nous le disait ? Nous n’avons aucune réponse à ces questions. Je ne peux pas croire qu’Alain Rousset joue à pile ou face pour décider.
Bien sûr qu’il va falloir harmoniser nos politiques.  Mais jusqu’à ce jour, toutes les politiques du Limousin et de l’Aquitaine sont maintenues et seules celles de Poitou Charentes sont supprimées. Où est l’équité territoriale ? Une année blanche en Poitou Charentes (car c’est bien vers cela que l’on file !) sera difficilement supportable pour nos collectivités mais aussi et surtout pour nos entreprises.
Bien sûr que cette harmonisation devra se faire au plus vite. Mais alors qu’attend Alain Rousset pour réunir le groupe de travail « harmonisation des politiques publiques » ? Il a été prompt à supprimer mais moins à proposer.  Et faire au plus vite, ne veut pas dire faire dans la précipitation, ne veut pas dire rompre les engagements pris car oui l’ex région avait pris des engagements et oui depuis des mois des compagnies travaillaient à la préparation des Nuits romanes, oui des sociétés avaient été retenues par appel d’offre pour travailler pour le festival durant les trois mois d’été, oui des communes avaient elles aussi pris des engagements.




Royal & Rousset : des ressemblances avérées
Je crains que ce début de mandat régional nous laisse augurer d’une suite plus que difficile. Si Royal et Rousset ne peuvent pas se supporter, si nous pouvons clairement acquiescer quand Rousset nous dit que la gestion Royal n’était pas une bonne gestion, je crains toutefois avoir vu en Rousset quelques traits de caractère que possède la madone du Poitou : Alain Rousset tout puissant, décide seul oubliant que la collectivité qu’il dirige est soumise à un fonctionnement démocratique.
Les élus régionaux ont appris la fin des Nuits romanes par voie de presse. Cette décision est pour l’heure une décision personnelle du président puisqu’elle n’a pas été soumise au vote des conseillers régionaux. Il en est de même pour le FRIL et les autres dispositifs. J’ose espérer qu’Alain Rousset ne pratiquera pas à outrance le 49-3.
A vouloir à tout prix régler ses comptes avec Ségolène Royal, Alain Rousset en a oublié l’intérêt de la région et de nos territoires et citoyens picto charentais. A vouloir à tout prix la punir, il punit les picto-charentais, ceux-là même qui sont depuis des années les victimes de la politique « Royal ».

La réflexion précède l'action, la précipitation ruine toutes affaires.
Chevalier de Méré